L’adolescence est un tueur de lecteurs. C’est-à-dire que même si on a aimé lire étant plus jeune, l’évolution de ses propres centres d’intérêt oriente parfois le futur étudiant vers la musique, par exemple, qui le détourne de la littérature (hors textes scolaires forcés). Heureusement, le travail personnel intensifié après le bac ramène la brebis égarée sur le droit chemin lorsque sonne le temps de ses études.
Certes, la musique est plus socialisante que la littérature et les lectures d’ouvrages scolaires ou universitaires (ce qui n’est pas nécessairement le cas des autres lectures). Cependant, l’ambition portée sur la réussite de ses études mène tout étudiant motivé à passer outre d’autres envies pour se consacrer plus entièrement, sans trop d’exagération, aux lectures les plus utiles.
Faut-il lire beaucoup ?
Pour autant, l’étudiant est-il capable de retrouver l’envie (même s’il l’a déjà eue) de se mettre plus sérieusement à lire à travers des lectures pragmatiques ? Il y a ceux qui disent que les jeunes ne lisent plus, d’autres qui disent le contraire. Probable que la vérité se situe quelque part entre ces deux extrêmes :
- on peut imaginer le profil de ceux qui n’ouvrent qu’un minimum de livres, mais étant étudiants, ils n’ont d’autres choix que de s’y mettre, et s’ils limitent ces derniers, ils auront au moins le réflexe de partir en quête d’une alternative rédigée sur le Web, ce qui mène donc à la lecture,
- parallèlement, le lecteur dévorant tout ce qu’il trouve risquera de faire une overdose et nul ne garantira son aptitude à tenir le bon rythme qui lui permettra de retenir et d’assimiler ce qu’il aura compris,
- entre les deux, il y a le profil moyen, ni trop ni trop peu, qui peut constituer un entre-deux plus raisonnable.
Au final, qui sera le plus efficace :
- celui qui lit peu sans véritable motivation ?
- celui qui lit beaucoup sans prendre le temps de s’arrêter pour mieux intégrer l’essentiel de ses lectures ?
- ou celui qui lit intelligemment, assez motivé pour lire assez, démultiplant les sources d’informations entre les livres, les cours et le Web, tout en diversifiant ses activités personnelles, ce qui peut être tout aussi enrichissant qu’un livre, même parmi les références ?
Le savoir-lire
Les uns affirment que ceux qui lisent régulièrement et/ou lisent avec plaisir sont ceux qui s’en sortent le mieux dans leurs études. Les autres disent que des étudiants réussissent sans lire beaucoup et que certains ratent leurs études alors qu’ils lisent beaucoup. La réussite n’est donc a priori pas liée à la quantité de lectures ingérées.
Néanmoins, on imagine sans mal que ceux qui apprécient la lecture (ce qui peut les amener à lire beaucoup, mais pas obligatoirement en toutes circonstances) seront amenés à lire plus que la normale.
Surtout, apprécier impliquera une bonne dose de motivation et de concentration pouvant quasiment garantir une bonne compréhension et une mémorisation assez solide, des gains à la fois de temps et de réussite.
Parallèlement, il faut bien voir que nos réussites passent souvent par la nécessité d’un apprentissage concret : plus vous allez passer du temps à pratiquer une activité, plus les situations diverses liées à cette activités se présenteront et plus vous gagnerez en expérience, ce qui vous mènera finalement à gagner une nouvelle compétence pour une nouvelle expertise.
Dans le cas de la lecture, plus vous lirez et plus vous deviendrez maître dans l’art de la lecture et, évidemment, de son intérêt. Même si vous lisez des livres ordinaires ou autres qui n’ont rien à voir avec les références obligatoires, l’apprentissage est déjà en cours.
Par contre, il s’affirmera plus probablement avec des lectures savantes complémentaires autour d’ouvrages de référence : même un minimum vital pourra alors constituer le nécessaire, puisque vous aurez su comment bien les exploiter grâce à votre expérience en lecture. Pour en arriver là, il est donc utile d’aimer lire.