Comme vous devez nécessairement le savoir, voire même peut-être y avez-vous déjà été confronté personnellement, les jeunes demandeurs d’emploi ont de plus en plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Si la conjoncture actuelle n’explique pas tout, la situation économique n’aide évidemment pas à créer suffisamment d’emplois pour tous.
Ceci dit, même en plein emploi (situation utopique qui n’est plus prête d’arriver), les entreprises obligées de recruter ont tendance à agir de façon excessive. De même qu’elles le font déjà quand il s’agit de supprimer des emplois, l’excès est inversement pire quand des projets ne trouvent pas preneurs de main-d’oeuvre, d’autant plus qualifiée, au risque de recruter n’importe qui, même pour un poste important. Accéder au plein emploi impliquerait ainsi la nécessité miraculeuse d’avoir une main-d’oeuvre adaptée aux besoins. Ce n’est donc pas l’aspect le plus important du problème d’insertion des jeunes.
Créer un nouveau contexte
Evidemment, avec une meilleure conjoncture, on ne saurait se plaindre, et des efforts sont certainement à espérer de ce côté-là si on veut globalement résoudre le problème de l’emploi. Cette situation permettrait notamment d’envisager des solutions inédites pour faciliter l’insertion.
Il faut reconnaître que le principal problème reste lié au manque d’expérience et cela n’a rien à voir avec la conjoncture. Les efforts devraient donc être orientés vers la création d’un contexte permettant l’assimilation de ces expériences nécessaires autant pour l’entreprise que pour le jeune employé.
Par exemple, je suis étonné qu’on n’ait pas vu germer un statut intermédiaire plus adéquat que le fameux poste de stagiaire qui n’est généralement pas assez réglementé.
L’assistanat, le statut
Je parle ici d’un statut d’assistant, un réel emploi, probablement à mi-temps au salaire minimum, qui serait l’alternative sérieuse du job étudiant par excellence et qui serait rattaché exclusivement au cursus de l’étudiant.
Il ne s’agit évidemment pas de créer un poste permanent, surtout avec la conjoncture actuelle, cela reviendrait à voler un emploi à quelqu’un d’autre. Il s’agit plus de complémentarité ciblée sur des tâches courantes qu’un étudiant-assistant, donc non encore diplômé, pourrait être capable d’assurer, à condition que ces tâches soient pertinentes par rapport à son cursus et définies dans son contrat d’embauche. Un quotat sur un nombre minimal d’assistants calculé en fonction de l’effectif et du chiffre d’affaires des entreprises concernées ne serait pas un luxe pour concrétiser le principe.
Ainsi, un employé, ayant son assistant à mi-temps, à qui il peut déléguer une partie de ses tâches quotidiennes parmi les plus facilement déléguables (il y en a toujours), pourrait profiter du gain de temps à sa propre formation. Ce qui constitue en soi un retour sur investissement pour l’entreprise à plus d’un titre : elle a un employé déléguant qui à la fois a plus de chance d’éviter le stress de ne pas assurer l’ensemble de ses tâches et est mieux formé puisqu’il en a enfin le temps (sans devoir prendre sur ses RTT ou sur son temps de travail).
Et au-delà…
Un dernier avantage, avec l’assistant, l’entreprise a pu tester un futur employé potentiel qui connaît déjà le quotidien de son entreprise. Quand on voit les coûts de recrutement, qu’on ne me dise pas que l’idée est un mauvais investissement.
Et si l’étudiant est enfin capable de passer le cap en douceur de son entrée sur le marché du travail et gagne ainsi une expérience certes très ciblée mais liée à un métier et à un secteur d’activité, de manière donc plus significative qu’avec un simple stage rarement reconnu (sauf exception), on aura résolu en partie le temps perdu par les jeunes avec le chômage.
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