On vous le radote (moi le premier) qu’un étudiant qui sort de son école n’a pas d’expérience professionnelle. Si on peut évidemment se plaindre à juste titre de son inexistence pratique, puisqu’elle est réellement nécessaire, il s’agit de distinguer votre expérience professionnelle, existante ou non, de votre autre expérience, celle à laquelle vous accédez grâce à vos erreurs. Et à moins de ne rien faire de ses journées, vous en faites nécessairement, ce qui constitue une réelle expérience.
Il faut déjà se représenter ce que c’est qu’une expérience comparée à une acquisition de connaissances. Si vous travaillez sur un projet, vous allez être confronté à la fois à des réussites et à des erreurs qui vous mèneront à la réussite ou à l’échec de votre projet dans son ensemble. Bien que l’on s’accorde aisément pour dire que vos réussites sont positives, il n’en est pas de même pour vos erreurs qui sont généralement vues comme négatives.
En réalité, tout dépend de ce que vous faites de ces erreurs et donc de votre état d’esprit. Vous pouvez effectivement choisir de vous lamenter sur votre échec, ce qui fait que vos erreurs ne vous seront d’aucun secours. Au contraire, vous pouvez aussi prendre conscience de leur intérêt : suivre une certaine démarche qui mène à une erreur peut vous faire prendre conscience que vous avez mal cerné certains aspects de votre projet. Mais qu’en sera-t-il de la prochaine fois où vous pourriez à nouveau être amené à réitérer cette même erreur ?
Erreurs tragiques
Nécessairement, on ne choisit jamais ses erreurs, elles ne sont jamais conscientes. Lorsque ces dernières vous mènent vers des tragédies, comme un automobiliste ivre écrasant un passant, vous pouvez prendre conscience de l’importance de ne pas recommencer, mais c’est généralement trop tard pour éviter de subir le courroux de la justice. Je ne fais donc pas l’apologie de l’erreur à tout prix et il s’agit d’être toujours le plus prudent possible : anticipez autant que vous le pouvez, cela vous sauvera la mise le plus souvent.
Erreurs inévitables
Si votre volonté d’anticiper est une démarche positive et très utile, vous ne pourrez jamais réussir à coup sûr à tout anticiper, donc des erreurs, vous en ferez comme nous tous. Autant faire en sorte de :
- limiter les erreurs aux conséquences extrèmes,
- apprendre de vos erreurs quand elles sont inévitables.
Il faut que cela devienne une nouvelle mécanique et la meilleure manière d’avancer intelligemment en apprenant de vos erreurs est d’éviter de les refaire via une multitude d’occasions.
Plus vous multiplierez les projets et plus vous serez confronté à des situations inédites qui vous permettront de découvrir de nouvelles erreurs à ne pas reproduire, ainsi que des situations déjà vues où vous saurez plus aisément éviter vos précédentes erreurs.
C’est exactement ce qui se produit en entreprise, mais cela peut concerner n’importe quel autre projet : un travail à rendre dans le cadre de vos études peut donc constituer une expérience tout aussi intéressante qu’une expérience en entreprise et c’est cette prise de conscience qui peut vous aider à savoir de quoi parler, par exemple, dans un entretien d’embauche. Au quotidien, ne pas refaire une erreur vous servira surtout à éviter le stress et la perte de temps.